[Flashback] But now I tell a single truth || Esther

• arrivée : 23/12/2019

That it's left for yesterday
And the records that I've played
Please forgive me for all I've done

Ivy avait enfin pu rentrer chez lui après cette terrible tempête. Il y avait pas mal de dégâts dans la maison, mais les cochons d'indes allaient bien c'était le principal. Il n'y avait que des dégâts matériels et eux avaient eu juste des blessures superficielles ( Cf inscription à l'évent). Ivy avait rangé sa valise et décida de faire du rangement dans la cuisine après avoir pris toutes les photos pour l'assurance. Alors qu'il allait jeter des débris, il remarqua quelque chose dans la poubelle et fronça le nez. Le chanteur attrapa ce qui avait été jeter et fronça le nez. Bordel... Oh merde... C'était pas prévu ça, et Esther lui cachait des choses clairement, ca faisait plusieurs jours qu'ils s'étaient retrouvés et elle ne lui avait rien dit.
ok, ils avaient déjà parler du fait qu'elle ne voulait pas d'enfant, il avait accepté l'idée, même si lui voulait des enfants avec sa femme. Le teste était positif, y'avait bel et bien marqué " enceinte". Il décida de garder le test de grossesse en le remettant dans sa boite qui se trouvait non loin et le cacha pour lui puis décida de continuer son nettoyage. Ivy avait besoin de digérer l'information... Ce n'était pas quelque chose auquel il s'attendait.
Au bout d'une heure et demi, alors qu'il chantonnait, il fut surpris par sa femme qui entra dans la pièce. Il avait du mal à digérer qu'elle lui cache des choses.

- T'es sûre que tu n'as pas des choses à me dire... Que tu aurais malencontreusement oublié ?

Il était légèrement en colère, mais il n'allait pas gueuler, il n'avait pas forcément envie de se mettre en rogue et hurler, ça pourrait faire peur sa femme. Il se mordit doucement les lèvres et soupira.

- Parce que je pense que t'as oublié de me parler de ça...

Il attrape la fameuse boite et fait glisser le test de grossesse positif sur la table.

- Non parce que je croyais qu'on se disait tout Esther, t'as eu tout le temps pour me le dire... Tu avais tout le temps de me dire " Ivy je suis enceinte", je sais que tu veux pas d'enfant... Mais putain Esther... Tu pourrais le dire et pas faire ça dans mon dos... Je sais que tu vas avorter mais... Au moins j'sais pas, on en parle... Je t'accompagne, je te laisse pas affronter ça toute seule...

Ivy ne peut pas s'empêcher de froncer le nez.

- Tu me fais pas assez confiance ? Tu as peur que je puisse te convaincre de le garder ? Esther, je t'ai épousé en sachant très bien qu'on aurait jamais d'enfant...

Il ne peut pas s'empêcher de soupirer, le pire dans tout ça, c'est qu'il n'élève même pas la voix. Son coeur se brise, parce qu'il voudrait devenir père.

• arrivée : 22/11/2019

La tempête a fait un nombre de dégâts affolant dans toute la ville. La maison n'est pas en meilleur état. Mais heureusement, les cochons d'Inde n'ont rien eu, elles étaient parfaitement en sécurité. Pendant qu'Ivy s'occupe de l'étage inférieure, de mon côté je me charge du grenier, sacrément atteint. Photo, constat des dégâts, état des lieux et des réparations à faire. Heureusement les instruments ne sont pas trop touchés, une partie des livres par contre a péri dans d'atroces souffrances. Un peu attristée, je trie, tente de mettre à sécher ceux qui semblent récupérables. Puis je finis par descendre rejoindre mon mari, que j'entends chantonner paisiblement. Je souris. Musicien jusqu'au tréfonds des os.
Pourtant, je tombe des nues face à son accueil plutôt froid. Et moi qui comptait lui faire un câlin...

-Euh... Non, quoi ?

Alors là, j'ai beau réfléchir, je ne vois pas ce qui peut autant le mettre en rogne. Je hausse les sourcils, jusqu'à ce qu'il me dévoile la boite et le test de grossesse. Mon test de grossesse. Mon test de grossesse positif. Mon visage perd toute couleur et mon corps toute force. Et pour le coup, je ne trouve aucun mot. Aucune excuse. Parce que, ben... Je n'en ai pas. Et que j'ai été bien con.
Le fait qu'il n'élève pas la voix a à la fois quelque chose d'effrayant et de rassurant. Effrayant, parce que je ne peux pas imaginer l'intensité de sa colère. Rassurant, parce qu'il garde tout de même à l'esprit qu'à partir du moment où mon compagnon me hurle dessus, tous mes piliers s'effondrent et je tétanise, je freeze comme un vieil ordinateur dont le processeur ne tient pas la route.
Ca veut dire qu'il m'aime encore quand même, un peu.
Je garde le silence, le temps de remettre un peu d'ordre dans mes idées. Est ce que je comptais avorter ? Oui. Est ce que je comptais lui en parler ? Probablement pas. De toute façon il est absent six mois sur douze...
J'inspire longuement.

-Je... Je voulais avoir la confirmation que j'étais bien enceinte avant de... De dire ou faire quoi que ce soit. T'étais encore à Londres quand j'ai fait ce test, et j'avais rendez-vous chez le gynéco le jour de la tempête, et finalement, je n'ai même pas pu le voir. Ok ? Ca n'a rien à voir avec une histoire de... de confiance et je ne sais quoi...

Je baisse les yeux.

-Et je pensais que... comme tu connaissais déjà mon opinion sur la question, que tu étais d'accord, que j'avais pas besoin de te le dire et qu'on soit deux à subir ce genre de truc. Parce que c'est pas franchement très très drôle à vivre.

J'attrape le premier truc qui me passe sous la main pour le tirer sous mes fesses et m'asseoir. Je sens que d'ici peu, mes jambes ne me porteront plus.

• arrivée : 23/12/2019

That it's left for yesterday
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Please forgive me for all I've done

Certes la tempête avait fait pas mal de dégâts, autant physique que moral. Mais le fait qu'Esther lui cache des choses déplaisait fortement à Ivy. Elle était la femme de sa vie et même si elle ne voulait pas d'enfant, elle pouvait au moins lui dire quand un incident de ce genre arrivait. Ivy savait que c'était la base de leur couple, il lui avait toujours dit la vérité, il avait fait énormément d'efforts. Ce n'était pas pour rien qu'il avait arrêté toute sortes de drogues et l'alcool, il l'avait fait pour être avec elle. Il était fou amoureux de sa femme, ils se prenaient que rarement la tête. Bon, il fallait dire qu'Ivy était aussi souvent absent de la maison.

- Et si t'avais eu rendez vous de confirmation chez le gynéco, tu m'en aurais parlé ? Ou tu me l'aurais caché jusqu'au bout ? J'sais pas Esther, on s'dit tout en général et ce genre de choses je crois que c'est important non ? C'est pas faire les courses et prendre deux tomates... J'veux dire je suis ton mari et je suis là pour te soutenir... Je.. J'sais pas... Même si tu gardes pas le bébé, le minimum c'est de me le dire que j'puisse aussi prendre soin de toi... T'accompagner dans ce moment, même si c'est pas facile... Fin j'sais pas... Tu accepterais que je fasse la même chose ?

Ivy ne peut pas s'empêcher de soupirer. Si elle lui cache quelque chose comme ça, ça veut peut être dire qu'elle lui cache autre chose ? Le chanteur sent surtout son coeur se fendre.

- Ouais bien sur que j'accepte, de toute façon c'est plus ton choix que le mien et je le respecte... Mais c'est pas ça qui me gêne le plus... C'est que tu puisses me cacher ça 'Ster... Je t'aime plus que ma propre vie, tu es mon âme soeur...

Il fini par s'asseoir en face d'elle. Oui, il est super en colère, non il ne l'aime pas moins.

- Ca t'es déjà arrivé ? Réponds franchement s'il te plaît.. J'veux dire, je sais que c'est pas facile, mais j'ai l'impression que c'est pas la première fois que tu fais ce genre de chose en douce... J'ai toujours été honnête avec toi, quand il s'agissait de drogue, du manque même si j'vais aux réunions, que j'ai un parrain t'es mon meilleur soutiens et je t'ai jamais rien caché... Alors j'me dis que si tu me caches un truc comme ça... qu'est ce que tu peux encore me cacher de plus gros dont j'me rends même pas compte ?

Sa voix se brisa un peu, il se sentait mal vraiment. Le brun fronça un peu le nez et baissa les yeux pour éviter qu'elle ne voie sa tristesse malgré la colère qu'il ressentait au fond de lui. Il ne hurlerait pas, il prennait vraiment sur lui...Et bordel qu'il avait besoin de gueuler un bon coup mais il n le ferait pas.

- Je sais que j'suis pas un bon mari, je sais que j'suis pas là tout le temps... Et je comprends que mon absence puisse être une raison de toute ses cachotteries... Mais j'ose pas imaginer ce qu'il peut se passer lorsque je suis absent...

Ivy réalisait que la pire de ses craintes était peut être là... Celle ou sa femme finisse par le tromper derrière son dos. Ca lui brisait le coeur rien qu'en y songeant.

• arrivée : 22/11/2019

Je soupire. Il a raison bien sûr, oui, j'aurais dû lui dire, mais l'aurais-je fait ? En aurais-je eu le courage ? La volonté ?

-Je ne sais pas Ivy. Et tu ne risques pas de faire la même chose, tu n'as pas d'uterus et tu adores les enfants. Et moi je ne les aime pas, ils me foutent la trouille, je ne sais pas comment agir avec eux.

Je baisse les yeux. Oui il m'aime, mais je sens bien que quelque part, quelque chose s'est brisé entre nous. Un petit bout de la confiance qu'il mettait en moi. Je ne peux même pas l'en blâmer parce qu'il a raison au fond mais... Quoi ? Si ce petit bout s'en va, qui sait ce qu'il va aller penser après ? Je relève les yeux, visage fermé bien que pale.

-Oui ça m'est déjà arrivé. Il y a cinq ou six ans. Quand j'étais avec l'autre connard. Et oui c'était encore illégal à l'époque. Et heureusement je n'ai pas eu de grosses complications parce que vu les conditions j'aurais pu en crever. Quant à te cacher quelque chose de plus gros... Oui il y a des choses dont je ne peux pas et ne pourrais jamais te parler. Par secret professionnel déjà. Et pour te protéger ensuite. J'ai pas envie que ta vie devienne un enfer avec une épée de Damocles permanente juste parce que je t'ai raconté des trucs qui en plus sont inintéressants.

Sa dernière tirade explose le peu de contenance que j'avais parvenu à garder jusqu'ici. Les larmes débordent, en silence. Il pense quoi là, que quand il s'en va, c'est la fête à la maison, que je me fais sauter par n'importe quoi ou n'importe qui, que j'en profite pour aller vivre ailleurs, que quoi ? Quoi putain ?! Et moi qui l'attend bien sagement à chaque fois, qui supporte cette solitude due à son éloignement sans jamais ouvrir ma gueule... Sans jamais lui dire qu' il y a des soirs où c'est tellement dur que je me couche à dix-huit ou dix-neuf heures dans l'espoir que demain arrive plus vite.

-T'en fais pas, y'a rien à imaginer. J'ai personne d'autre dans ma vie, et je m'amuse pas à aller avorter tout les jeudi parce que c'est rigolo. Pendant que toi tu t'éclates avec tes potes, à faire le tour du monde en chanson, à faire la fête, moi j'attends ici comme une conne à tenir la maison, aller à la fac, bref, ce que je fais d'habitude mais avec toi en moins dans la maison. Ma vie reste la même. Mais si tu veux, on peut installer un système de caméras y'a pas de soucis. Et je peux filmer tout mes déplacements aussi. Comme ça te sera rassuré, tu verras ce que je fais H24. Tant qu'on y est, tu peux même placer un traceur GPS dans mon téléphone. Et pourquoi pas l'inclure sous ma peau non ? Après tout j'ai déjà un implan, pourquoi pas ça en plus.

Je le fixe droit dans les yeux, le regard empli de colère malgré mes larmes. Qu'il m'en veuille pour cette histoire de bébé, que je le déçoive avec ça, je peux comprendre. Mais qu'il s'imagine des choses qui ne sont pas, qu'il remette en doute mon affection pour lui, notre mariage, tout ça... Ça je ne peut pas le supporter.

-Tu vois, c'est toi la rock star, c'est toi qui part, qui a une vie palpitante, qui pourrait te taper une fille différente chaque soir, et c'est moi qui me prend en pleine gueule que je pourrais te cacher des choses. Ouais, quoi, coucher avec mes étudiants pour le fun ? En fait mes cours c'est pas de la criminologie, tu vois, en fait, on fait des partouze et des travaux pratiques d'avortements en groupe, c'est super fun.

Je me lève.

-J'ai une vie de merde Ivy. Je suis passée de flic dans l'anti-gang à prof qui attend six mois sur douze dans le meilleur des cas que son mec revienne après s'être pavané. Et je supporte tout ça parce que je t'aime, tout ce que je vois quand je t'attends c'est qu'on va se retrouver, et que ce sera merveilleux, comme toujours. Et depuis le temps qu'on est marié, pas une seule fois je me suis demandé si tu te tapais des filles ou si tu retouchais à toutes ces merdes que tu as pu consommer par le passé ou carrément si t'avais pas une double vie. Pas une seule fois, t'entends ? Et puis merde !

J'envoie mon pied droit dans ma chaise, de rage.

-T'as autre chose à me dire ? Parce que là tu vois pour le coup, j'irais bien prendre l'air histoire de digérer.

• arrivée : 23/12/2019

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Non, il n'avait pas d'utérus, forcément il ne pouvait pas lui cacher une grossesse, mais c'était juste pour lui faire comprendre que lui aussi pouvait lui cacher des choses.

- Non c'est sur, j'peux pas avoir d'enfant, j'peux pas comprendre c'est vrai... Je te dis même pas de le garder, j'te demande juste... Un truc simple, me dire quand ce genre d'incident peut arriver, c'est tout Esther...

Il ne lui demandait pas la lune. Mais le cœur d'Ivy se brisa un peu plus.
En vérité, il se foutait qu'elle lui raconte le côté professionnel, c'était surtout le reste. Le privé. Il fronce un peu le nez et soupire.

- Je te demande pas tes secrets professionnel Esther, ça franchement, ça ne m'intéresse pas et c'est le passé... Je sais que c'était illégal, mais ça ne l'est plus. Mais Ster, c'est juste le genre de choses qu'on se dit, le genre d'accident qui ne se vit pas tout seul... On l'a fait à deux, bordel ! Tous les deux... Je prends mes responsabilités aussi... Je trouve ça normal, tu trouves pas ? Fin, j'sais pas... ça me semble normal, ne serait ce que pour te soutenir, ne pas te laisser encore une fois vivre ce genre de choses... Ster, ça me... fait juste vraiment mal que tu puisses ne pas vouloir m'en parler...

Ivy ne peut pas s'empêcher de soupirer de nouveau, en fait... Ils sont en train de se briser le coeur mutuellement. Le tatoué fronça un peu le nez une nouvelle fois. Sérieux ? Elle débloquait complètement.

- Alors je t'arrête tout de suite Esther, je fais tout sauf la fête... Ouais j'suis avec mes potes qui sont surtout des collègues de boulot. Ils partent faire la fête, je rentre sagement à l'hôtel après le concert... J'ai pas besoin d'un traceur GPS, arrête tu veux ! Arrête de dramatiser... J'me dis juste que si t'es capable de pas me parler de ta grossesse, tu peux me cacher autre chose... C'est tout... et j'ai pas envie de ça...
j'ai pas envie de te fliquer ou quoi... C'est de la confiance, c'est la base de notre mariage putain... Ouais, bien sur les mauvaises langues diraient qu'on s'est mariés trop vite... mais non. Je savais ce que je faisais quand je t'ai demandé en mariage et je ne regrette pas, c'est juste que... ça me blesse les cachotteries... On a passé ce stade j'crois non ? Depuis je crois longtemps...

Il soupire une autre fois et sent la colère au fond de lui, il sent qu'il a envie de gueuler, il a envie aussi d'un verre. Non ce n'est pas une bonne nouvelle son envie de boire parce qu'il sait combien ça peut être désastreux.

- Mais j'ai aucune envie de me taper une autre fille, attends, mais je te suis et je t'ai toujours été fidèle. Tu crois vraiment que je t'aurais épousé si je n'avais pas envie de me poser pour de bon ? C'était ma vie d'avant... Et arrête, je sais que tu couches pas avec tes étudiants...

Et voilà qu'elle continuait. Putain, le cœur d'Ivy se brisait un peu plus chaque seconde. Il avait envie de pleurer, clairement.

- Alors c'est que j'arrive absolument pas a te rendre heureuse si tu considères que tu as une vie de merde... C'était ton choix Esther de rester pour tes étudiants... Pourquoi tu refuses de me suivre en tournée alors ? Je veux dire... J'ai horreur de te laisser ici, mais je sais que c'était ton choix...

Et Ivy sent qu'il a envie d'hurler, mais il se retient vraiment. Il fronce le nez, il la laisse s'énerver et baisse le regard.

- Je suis sobre depuis que je suis sortie de cure... et tu sais quoi, j'ai toujours eu la force de ne pas y toucher, parce que je sais que je peux te perdre... Et les autres nanas, je n’en ai rien à foutre, tu m'entends ?

Il a fini par hausser légèrement le ton sur les derniers mots. Il passe ses mains sur son visage, essayant de garder son self-control qui là était tout de même mit à rude épreuve. Il senti son cœur se briser quand il posa cette dernière évidence.

- Donc... Si je te rends pas heureuse... je... ça veut dire que tu envisages le divorce ?

Sa voix aussi s'était cassée, le cœur en miette. Il hocha doucement la tête et fini par ajouter

- Ouais... J'ai vraiment envie d'un verre... Genre vraiment là tout de suite... J'ai besoin d'air aussi et j'ai surtout besoin d'appeler mon parrain...

Ivy fini par se lever et attrape son téléphone. Il meurt d'envie de se mettre a tête à l'envers, ses démons reviennent à la charge et il déteste ça. Il attrape une cigarette - ça il a encore le droit - et appelle son parrain, allant à l'extérieur de la maison mais surtout très loin d'Esther. Il passe un long, très long moment à discuter avec son parrain pour éviter une grosse connerie. Il joue machinalement avec son jeton des deux ans et demi. L'air frais lui fait énormément de bien mais Ivy fini par craquer au téléphone, ses larmes redoublent parce que les paroles d'Esther lui ont fait énormément de mal. Ivy n'a pas hurler sa colère une seule fois, il a essayé de rester le plus calme possible.
Le Mercury résiste à l'envie de ce fameux verre qui l'obsède. Il sait aussi que c'est un tout, les nombreux dégâts de la tempête, la frayeur qu'il a eue durant celle-ci, le test de grossesse positif caché, l'engueulade avec sa femme... Ouais ça faisait vraiment beaucoup. Il sait qu'ici il ne risque rien... Il sait qu'il n'y a aucune drogue, aucun alcool ici. Il sait qu'il ne doit pas sortir aujourd'hui, pas tout seul. Son parrain passera le chercher pour aller avec lui à une réunion. Ivy a besoin de parler.
Il finit sa troisième cigarette, et décide de monter jusqu'à leur chambre. Ils allaient devoir dormir tous les deux sur le canapé, y'avait une partie du toit effondré dans leur chambre. Ivy se remit au rangement et au ménage, ça lui évitait de penser. Il avait séché ses larmes, il faisait aussi en sorte de ne pas croiser l'amour de sa vie à qui visiblement il brisait le cœur et ne rendait pas heureuse.

• arrivée : 22/11/2019

J'écoute le discours d'Ivy sans rien répondre, les yeux baissés. Je crois bien que je n'ai plus la force de chercher quoi que ce soit à dire. Que je n'ai plus assez d'énergie pour me justifier encore et encore. Ses mots sont de toute façon aussi maladroits que les miens, ses idées aussi douloureusement embrumées que les miennes, et nous ne parvenons qu'à nous blesser. Autant arrêter là le massacre, nous sommes incapables de nous écouter l'un l'autre. Peut être bien pour la première fois de toute notre vie commune.
Il hausse le ton. Je tressaille et me crispe, je sens l'appréhension me serrer l'estomac avec violence.
J'ai beau savoir qu'il ne me frappera jamais, lui, je ne peux pas empêcher mes vieux démons de ressurgir. La terreur qui m'habitait à cette époque est finalement encore là, bien ancrée et surtout, cachée de tous.
Je relève vivement les yeux quand il parle de divorce. Et pleure de plus belle, sans cependant émettre le moindre sanglot ou gémissement.

-Non je... Je ne veux pas de divorce Ivy... Je t'aime... Si je ne t'aimais pas... Je ne supporterais pas tout ça... Je...

Mon coeur s'effondre quand je l'entends dire qu'il a envie d'un verre. Par ma faute. Putain s'il replonge à cause de moi, à cause de ce foutu foetus dont je ne veux pas...

-Désolée... J'suis qu'une merde... Ca ne se reproduira plus...

Oh que non... Cette erreur là, je ne la referais deux fois, et si par hasard bébé il y a... J'irais même pas avorter vu sa réaction actuelle. Je n'oserais plus.
Je quitte la pièce peu après lui, je prends juste mes clefs et ma veste, sans chercher à comprendre. Je laisse délibérément mon portable sur la table. Je ne veux pas être joignable. Je ne veux pas que lui ou qui que ce soit d'autre m'appelle. Je sors, je quitte la maison, pars. Et me mets à courir, un pied devant l'autre, de plus en plus vite, jusqu'à perdre mon souffle, jusqu'à ce que j'en vomisse dans une poubelle à cause de l'effort trop intense. Ou peut être de cette grossesse que je n'ai même pas pu faire vérifier à cause de la tempête. Qu'importe. J'en suis plus à ça près.

La nuit est tombée depuis longtemps au moment où je rentre enfin. J'ai froid, mon corps est cassé, mais mon esprit est vide au moins.
Je m'occupe des cochons d'Inde, prends une douche rapide et pars me faire un lit sur le canapé dans lequel je me roule en boule le plus silencieusement possible pour ne pas réveiller Ivy qui dort dans l'autre. Mais je reste incapable de fermer l'oeil et à l'aube, je me lance dans une frénésie intense de confections de patisseries diverses et variées, habillé d'un vieux pyjama à nounours que je ne portais plus depuis 2001. Tout y passe, la cuisine devient un chantier et les placards finissent vides. Je sursaute quand Ivy me rejoint.

-Je... J'ai fait des gâteaux... Sers toi... Y'en a plein au frigo si tu préfère en avoir des froids.... Ou... Ou si tu en veux pas... Ben euh... Le café est près aussi et...

Je me retourne pour cacher les larmes qui me montent aux yeux et m'acharne encore plus sur la pâte que je touille avec violence.

-'Fin voilà... Si tu veux pas bah... Bah... Bah n'en prends pas et on aura du dessert pour trois mois, j'espère qu'il y a de la place dans le congelo...

C'est fou les choses stupides qu'on est capable de faire quand on est pas bien.

• arrivée : 23/12/2019

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Il n'aurait peut être pas dû hausser le ton, mais là c'était la goutte de trop qui faisait déborder le vase.

- Alors pourquoi tu considères que t'as une vie de merde ? Je... pensais respecter tes choix, je voulais pas te... t'emprisonner...

Ca brisait le coeur d'Ivy qui devait peut être méditer sur tout ça... Peut être qu'il devait mettre fin au mariage pour la rendre vraiment plus heureuse. Mais ils ne pouvaient pas se parler plus, ça allait déraper encore et encore.
Ivy fini par passer le reste de sa soirée avec son parrain. C'était la seule chose qui lui permettait de ne pas mettre fin à son abstinence. Il était profondément endormi quand Esther rentra et ne l'entendit pas. Tout comme il ne l'entendit pas se lever pour aller cuisiner. Ce fut vers huit heures du matin qu'il entendit du bruit dans la cuisine et fronça le nez, en rentrant dans la pièce torse nu et simplement vêtu d'un boxer.

- Ster ?

Il ne s'attendait pas à trouver un chantier pareil dans la cuisine, ni trouver sa femme aux fourneaux et encore moins la multitude de desserts qu'il peut y avoir autour d'elle.

- Euh... ok... j'vais me servir...

Mais il l'entend pleurer et son coeur se brise. Il se pince les lèvres et vient coller doucement mais sûrement son torse contre son dos. Il la fait s'arrêter de s'acharner sur la pauvre pâte qui n'a rien demander.

- Chhh.. S'il te plaît arrête avec cette pâte... y'a assez de gâteaux pour nourrir tout un régiment et... Et je te demande pardon pour hier soir... Tourne toi, regarde-moi...

Il prend son visage en coupe une fois qu'elle se tourne et plonge son regard dans le sien.

- Je t'aime plus que tout au monde Esther et je veux te rendre heureuse, je veux pas de cet hypothétique bébé... Je veux juste t'accompagner pour pas que tu fasses ça toute seule... Je veux pas que tu sois malheureuse et que tu restes là quand je ne suis pas là... Parce que clairement, t'es pas heureuse et ça me brise le coeur de savoir que t'es pas heureuse... J'ai pas envie de mettre fin à notre mariage parce que t'es l'amour de ma vie mais je l'accepterais si tu ne veux plus de moi... Tu es mon âme soeur... Tu me rends heureux et je voudrais te rendre la pareille, mais apparemment j'y arrive pas.... Je veux plus qu'on s'cache des choses comme ça... Je... je suis là pour toi... Je serais toujours là pour toi...

Ivy avait les larmes aux yeux, mais il était sincère, si elle ne voulait plus de lui... Il n'aurait pas d'autre choix que de l'accepter. Il lâcha son visage, mais ne peut pas s'empêcher de rester proche de sa femme.

- Viens, on va se goinfrer de desserts au chocolat sur le canapé tous les deux et parler de ça ensemble... calmement... Je crois qu'on doit discuter sans s'énerver...

Il l'observe dans son vieux pyjama.

- Très sexy le pyjama en tout cas...

Il tente de détendre un peu l'atmosphère. Il le fallait en tout cas.

- Tu veux un café ? Ou un chocolat ? Ou un thé ?

Oui, Ivy allait prendre soin de ce petit bout de femme qu'il aimait tant.

• arrivée : 22/11/2019

Il est là, à peut être même pas un mètre de moi, pendant que je pète un plomb sur cette pâte à brioche que je vais probablement rater et bien rater à force de la maltraiter ainsi, la vue brouillée de larmes pas aussi silencieuses que je l'aurais souhaité. Je sursaute lorsqu'il se colle à moi et brandis la cuillère -pourquoi une cuillère ? Je devrais pétrir avec mes doigts en plus ! Quelle débile je fais- avant qu'il ne me l'enlève délicatement des mains.

-C'était de la brioche, j'ai pas encore fait de brioche, mais j'ai fait n'importe quoi, fallait pétrir, j'ai pas pétri, mais on peut pas la perdre, il faut...

Je me retourne enfin entre ses bras, en tremblant légèrement.

-... la faire pousser quand même.... au... four... Je...

Je me tais enfin, croise brièvement son regard mais ne parviens pas à le soutenir. Il s'excuse. Moi aussi je suis désolée... Il faut que je lui dise. Après. Là il parle et je renifle en essuyant inutilement mes joues ruinées de larmes.

-Moi aussi je t'aime... je réponds après un silence, dans un murmure. Moi aussi je suis désolée... Je... Je te l'ai déjà dit hier... Je veux pas qu'on divorce... Et tu... Tu me rends heureuse... Mais... T'es tellement loin... Souvent... C'est l'éloignement qui me rends triste... Pas... Toi... Toi je... Quand tu rentres... Je suis tellement... Heureuse... Comme... Un peu un mini-orgasme...

Est ce que c'est la peine de tenter de lui réexpliquer que tant que je n'étais sûre de rien, je ne voulais pas lui dire pour cet enfant hypothétique qui pousse dans mon ventre ? Non... Je crois que non, je ne veux pas envenimer les choses à nouveau.

-Ou-oui... Attends je...

Je prends la pâte à brioche meurtrie et la met à pousser au four.

-Voilà...

Je baisse les yeux sur mon pyjama.

-Il est vieux... J'étais ado quand je l'ai eu... Cadeau de papa Cory...

Je croise brièvement le regard d'Ivy, avant d'attraper nerveusement un plateau sur lequel j'empile des trucs. Des tasses, des gateaux, des cuilleres, la cafetière, de quoi faire du chocolat, des sachets de thé, du sucre... J'en arrive à ne plus savoir ce que je veux.

-Je vais mettre l'eau à chauffer pour le thé.

J'attrape la bouilloir mais me fige soudain comme frappée par la foudre.

-Tu veux du thé ? Ou tu veux pas de thé ?

• arrivée : 23/12/2019

That it's left for yesterday
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Please forgive me for all I've done

Ivy n'aimait pas se prendre la tête avec sa femme, c'était la première dispute aussi violente. Ils avaient même évoqué le divorce, ce qu'Ivy ne souhaitais pas et apparemment sa femme non plus.

- Laisse la brioche, j'pense qu'on va pouvoir faire un don de pâtisseries, non ?

Non parce qu'il y en avait des tonnes. Ivy savait que sa femme était stressée et il prit le temps de l'écouter. Le Mercury la prend doucement dans ses bras et la serre contre lui.

- Je veux pas divorcer non plus... Et si tu me suivais pour la prochaine tournée ? Je sais que t'aimes ton job mais on pourrait vraiment passer du temps ensemble... Je sais que c'est pas encore, vraiment pas...

Il la lâche pour qu'elle puisse mettre sa brioche au four. Ok, il allait la laisser faire.

- Mh, très très sexy, tu devrais le mettre un peu plus souvent... Je sais quoi t'offrir à Noël alors...

Il fronce doucement le nez quand Esther se met à bugger. Ok, c'était quoi le souci ? Ivy soupçonnait le fait qu'elle soit fatiguée, en même temps pour faire autant de pâtisseries, c'était qu'elle était y était depuis un moment.

- Oui, du thé c'est parfait... Si c'est ce dont tu as envie mon coeur... J'vais m'en occupé, je crois que t'en as assez fait... Je prends le relais...

Il fait chauffer l'eau et enlève le reste du plateau, il prend deux parts de gâteau au chocolat. Il fait les deux tasses de thé - ou plutôt les deux mugs - et va poser le tout sur la table basse. Il revient chercher Esther la prenant par la main.

- Allez viens, t'es épuisée...

Il s'assied sur le canapé et lui fait faire de même, il dépose un doux baiser contre sa joue. Ivy la prend contre lui avec une extrême douceur.

- Tu t'es levée à quelle heure pour faire toutes ses pâtisseries ?

Il lui prend la main, il la sait nerveuse mais ils se sont rabibochés, y'a pas de raison.

- Faut que tu te reposes... Je te propose qu'on s'éloigne un peu de Galway quand tout ça sera terminé... J'veux dire, les travaux... Mais on pourrait partir quelques temps en vacances, rien que tous les deux, la plage, la chaleur, un truc comme Bali... Tu vois... genre on peut rester toute la journée à poil si ça nous chante tu vois le délire ? Des vacances qu'on puisse se reposer, quitte à passer Noël là bas...

Ils avaient besoin de se retrouver et surtout de se reposer.

- On pourrait demander à ta sœur si elle veut bien garder les cochons d'inde enfin... Je pense que Liloo serait pas contre... mais on peut les embarquer avec nous sinon...

Ivy voulait que sa femme accepte de partir en vacances avec lui, parce qu’ils en avaient vraiment besoin.

• arrivée : 22/11/2019

Un don de pâtisserie ? Ça se fait ça ?

-Oui, euh, oui... Si tu veux...

Pourquoi pas après tout. C'est sûr qu'à deux on ne mangera jamais tout ce que j'ai préparé avant que ça ne se gate.
Je m'abandonne finalement à son étreinte avec timidité.

-Je... Je sais pas pour la tournée... Il faudrait que je vois... Si c'est pendant les vacances scolaires oui sinon... Je dois... Voir pour prendre des disponibilités, je sais pas trop... Je me renseignerais... Je veux pas que notre mariage soit... Nul. je bafouille.

Je m'occupe de la brioche, émets un son à mi-chemin entre le sanglot, le rire et le reniflement quand il se permet de juger mon pyjama au demeurrant si parfait, et finis par... Ne plus savoir ce que je dois faire, figée avec ma bouilloire à la main.

-Ok parfait je... Oui non tiens tu as raison après tout... Fais... Je vais finir par faire n'importe quoi... Encore plus je veux dire...

Non parce que clairement, faire quarante-sept sortes de pâtisseries différentes c'est pas très très sain. Je serre sa main avec douceur et me blottis sur le canapé après l'avoir suivi jusque dans le salon.

-C'est vrai... J'ai pas dormi de la nuit, je suis rentrée tard hier soir et il faisait pas encore jour quand je me suis levée.

Étrangement comique d'ailleurs que nous ayons tout deux dormi dans le salon chacun sur un canap' au lieu de choisir notre chambre ou une des chambres d'amis. Je me love finalement tout contre lui, main dans la main, avec qu'une seule envie: celle qu'on se retrouve. Je cache mon visage dans son cou en écoutant sa proposition.

-Hors de question d'emmener les chonnes dans un pareil voyage les pauvres... je murmure. Au pire on... On trouvera une pet-sitter... Et je veux... Oui je veux changer d'air et j'ai jamais été à Bali.

Pourtant j'en ai vu du pays.

-Mais tu veux carrément partir dans un camp de nudistes ? Je... T'avoue que ça... ça me branche moyen pas du tout...

Oui non parce qu'en plus c'est pas pratique, on a pas de poches, et attraper un coup de soleil sur le cul ou les seins... C'est pas mon rêve absolu. Se balader nu occasionnellement, ok, h24, non.

-Mais si c'est genre dans une maison qu'on loue que tout les deux tu peux te balader à poil autant de temps que tu veux ça me dérange pas. J'aime bien te mater, habillé ou non... je conclus d'une petite voix.

Je pose une main sur son torse, juste au niveau du coeur. Coeur qui ne bat presque que pour moi. Les larmes me montent aux yeux.

-Je t'aime Ivy... je chuchote.

• arrivée : 23/12/2019

That it's left for yesterday
And the records that I've played
Please forgive me for all I've done

Ivy se retient de soupirer longuement, il a un peu de mal à la suivre... Il n'a pas envie de partir dans un long débat, mais clairement, s'il lui propose la tournée, c'est pour qu'elle arrête de s'ennuyer ici à Galway lorsqu'elle l'attend.

- Ma puce, on s'en fiche de tout ça... Si t'as envie de venir, tu viens... Ils ont rien à dire... Et tu pourras toujours reprendre ton poste... Mais on en parlera plus tard... Notre mariage n'est pas nul, on serait pas là, tu me rends heureux tu sais, jamais personne ne m'a rendu aussi heureux que toi...

Le chanteur était très sérieux dans ses paroles. Il la taquine un peu avec son pyjama, mais il se promet de lui offrir un pyjama dans le même style. Ivy dépose un doux baiser contre le front de sa femme et caresse sa joue.

- D'accord pour un pet-sitter, ce sera le mieux d'ailleurs...

Il l'embarque dans le canapé, il attrape la couverture et la serre dans ses bras.

- Non, pas de camp nudiste... J'ai pas envie qu'on nous voit tous les deux tout nu... Mais j'pensais à une petite maison, une plage privée et de quoi s'amuser tous les deux... Un petit endroit de paradis ou on peut se retrouver rien que nous deux...

Il la prend dans ses bras, tout contre lui en la cajolant. Il caresse ses cheveux puis son dos. Il a envie de se réconcilier avec sa femme, qu'ils ne se disputent plus tous les deux... Bali allait très certainement leur faire grand bien.

- Je t'aime aussi Esther, vraiment... Et je crois qu'un séjour au soleil nous fera grand bien...

Ils passent la journée sur le canapé. Les pâtisseries furent offertes aux associations de la ville.

Fin de sujet

» [Flashback] How to become a mom when you feel bad - Gaïa
» [Flashback] Rewrite the stars | Ft. Jackson Hutton
» Esther & Ivy Mercury
» Esther Mercury - é(s)ther trinitrique du glycérol.