Anna McFadden - I want the fairy tale

Dans la grande ville de Dublin, il y a bien longtemps, naquit une petite fille du nom de Anna. Elle vécu le confort d’une famille aisée profitant tantôt de la nature à travers la grande propriété de ses grands-parents, tantôt de la maison citadine ou elle grandissait, en ville. Elève modèle, elle se voyait déjà avec une carrière parfaite, un mari parfait, et une famille parfaite. On lui répétait à longueur de journée qu’elle pouvait faire tout ce qu’elle voulait, tant qu’elle y mettait son cœur. Ses parents semblaient heureux, il n’y avait donc aucune raison pour qu’elle n’accède pas à la même chose. Si Anna avait grandit aux Etats-Unis, elle aurait sûrement voulu devenir Maire, Sénateur, ou carrément Présidente. Mais elle avait grandit en Irlande, pays d’éternels conflits politiques qui ne finiraient sûrement jamais. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle rêvait de partir loin de Dublin : loin des bombes qui explosaient, loin de la lutte. Car oui, elle a vécu une époque que ses enfants heureusement, n'ont pas eu à connaître:la lutte de l'IRA pour que les anglais partent d'Irlande du Nord. Elle ne se sentait pas en sécurité dans son propre pays, mais dans l'esprit d'Anna sa vie était déjà toute tracée tant qu'elle ne restait pas à Dublin. On aurait pu dire d’elle à un très jeune âge qu’elle avait la folie des grandeurs. D’autres disaient qu’elle avait simplement conscience de son potentiel. Dans tous les cas, elle était pleine d’assurance, ce qui la porta tout le long de ses études jusqu’à son départ pour New York, la ville idéale lorsqu’on aimait se visualiser On top of the world .

Indéniablement populaire auprès de beaucoup grâce à son sourire et à sa tignasse rousse, elle adorera sa vie là bas, à faire la fête avec ses camarades de classe le soir, tout en étudiant des sujets passionnants auprès de professeurs réputés dans leur domaine. Sa passion était de débattre éternellement, passant des heures dans les cafés à refaire le monde, parlant des nouvelles recherches et thèses qu’elle venait de lire, entourée de gens comme elle. Et c’est là bas qu’elle rencontra celui qui la comprenait mieux que tout le monde : Cory. Dès leur première rencontre, c’était comme si ils s’étaient toujours connus. Peut-être parce qu’ils avaient le même pays d’origine : l’Irlande. Ou peut-être parce qu'elle avait la sensation que leurs âmes s’étaient déjà croisées avant. Ce sentiment ne la lâcherait jamais, même après leur divorce, des années plus tard. Elle qui s'était jurée de ne pas se laisser dissiper par les hommes et l'amour, elle tomba pourtant en plein dedans. Mais comment résister au seul homme qui ne semblait pas essayer de lui faire la cour? Elle aimait sa douceur, son optimisme naturel et sa capacité à la supporter même lorsqu’elle était stressée et que son esprit partait dans tous les sens.

C’était rare de trouver un homme qui arrivait à lui tenir tête sans que cela ne parte en conflit, rare de trouver un homme qui l'appréciait pour son esprit et qui ne la voyait pas uniquement comme un trophée a obtenir. Tous leurs amis de New York furent surprit de voir deux célibataires endurcis faire tomber toutes leurs barrières respectives. Dès leur premier baiser, ils ne se lâchèrent plus. Toujours main dans la main ou bras dessus bras dessous, ils se marièrent rapidement, persuadés que rien ni personne ne pourrait les séparer. Dans leurs jeunes esprits, ils étaient les rois de New York, transportés par l'amour et l'intellect, ils seraient invincibles et éternellement heureux ! La naissance de leur petite fille Liliane fut le plus grand bonheur de leur vie, leur apportant cette sensation magique et indéfinissable qu'était le fait d'être parents. Anna prit la décision d’arrêter l’avancée de sa future carrière pour s’occuper de leur fille, bien qu'à ses yeux, être mère au foyer était un sacrifice pour sa famille plutôt qu’un choix personnel. Elle restait de nature carriériste: c'était dans son sang.

Les premières années elle se mêla donc des affaires de son mari dès qu’elle en avait l’occasion, que ce soit en consultante, ou en épouse inquiète de remettre son futur dans les mains de quelqu’un d’autre. Mais lorsque leur deuxième enfant, Chuck, vu le jour, elle fut bien forcée de garder toute son énergie et son temps pour les petits. Elle aimait évidemment passer du temps avec ses enfants... mais une fois l'année scolaire entamée, Anna se retrouvait seule avec les tâches ménagères. Estimant que ce serait gâcher son talent, elle se mit à la photographie, construisant une petite chambre noire chez eux. Mais lorsque l’entreprise de son mari commença à battre de l’aile, le petit hobby artistique de Anna ne suffit plus à la contenter. Ce n’était plus la vie qu’elle avait imaginée, elle se sentait piégée par ses choix et perdue. Et puis… les années faisaient qu’elle ne le voyait plus que comme un rêveur qui n'arriverait jamais au but promis. Elle avait perdu confiance en lui, confiance en eux, et ne voulait plus rester passive en attendant que les problèmes se règlent.


Dans un dernier souffle d’espoir, la famille retourna en Irlande. Mais dans l’esprit d’Anna, c’était déjà le début de la fin. Elle avait accepté encore une fois de suivre son époux dans ses envies du moment, après qu’il lui ait juré que tout allait se régler…pour la millième fois. Sa frustration intérieure avait des répercutions sur son mari et ses enfants au quotidien, mais elle n’y pouvait rien : c’était plus fort qu’elle. Trop angoissée par le futur de sa famille, elle n’était pas satisfaite de leur situation financière et ne supportait plus de jouer la mère au foyer qui ne servait qu’à faire la lessive, les repas, les courses et les devoirs. Elle était tout a fait capable de travailler, même si les années étaient passées et que le monde avait changé. Anna s’en voulait d’avoir attendu aussi longtemps, car c’était bien plus difficile pour une mère de trouver un emploi après des années à rester à la maison. L’inquiétude de se retrouver dans le besoin surpassait tous ses autres sentiments: elle qui n’avait jamais manqué de rien… c’était difficile à gérer. Elle finit donc par divorcer, pensant bêtement que cela allait régler tous ses problèmes.


Quelque temps après sa séparation, Anna rencontra un homme bien plus sûr de lui à ses yeux, qui deviendra son deuxième mari. Même si elle était encore perdue à l’époque et qu’elle ne réalisait pas qu’elle faisait le pire choix du monde, car les ennuis ne tardèrent pas à arriver. Son nouveau mari ne s’entendait pas avec son fils, et le résultat fut une bataille au tribunal pour tenter de le faire rester avec elle… en vain. Sa famille avait réellement éclatée en mille morceaux : sa fille aînée avait choisit de vivre loin d’eux, son fils ne voulait plus vivre chez elle à cause de son nouveau beau père… et son ex-mari prenait évidemment le partit de Chuck : ces deux là étaient inséparables. Mais une belle chose sortit malgré tout de cette nouvelle vie : Anna eut un troisième enfant. Une petite fille âgée maintenant de 8 ans: Ella. Ce petit ange lui redonne un deuxième souffle malgré le stress de la vie. Elle ne fut pas la mère parfaite avec ses deux premiers enfants, mais peut-être qu’elle réussira avec celle là. Voilà le genre de pensée qui lui traversait la tête. Inconsciemment, elle avait ce besoin d’être un exemple pour la société et ses enfants, même si tout était allé de travers. Elle savait qu’elle valait mieux que tout ça : elle avait juste le sentiment d’être incomprise. Incomprise par ses enfants et son nouveau mari. Pourtant, elle était assez fière de sa vie actuelle : elle avait épousé un médecin, elle avait reprit ses études pour devenir ingénieur dans la technologie médicale, alliant sa passion pour les sciences et son besoin de changer le monde. En plus de ça, elle vivait dans une grande et belle maison, avec une belle petite fille et un mari brillant. Alors pourquoi n’était elle pas heureuse ?


N’ayant pas la réponse a cette question, Anna choisit de rester avec son mari actuel. Cette relation est loin d’être parfaite, mais elle préfère cela plutôt que d’avouer qu’elle a fait le mauvais choix. Parfois, elle se demande vraiment ce qu’elle fait là, et a du mal à se reconnaître dans le miroir. Mais dès qu’elle est avec son ex mari, elle retrouve la jeune femme qu’elle a été, et trouve donc toutes les excuses du monde pour passer le voir dès qu’elle peut. Elle sait qu’elle n’a pas toujours eu une très bonne image auprès de sa famille à cause de ses ambitions, mais elle estime que c’est son ex qui l’a forcée à être la mère autoritaire, celle qui prenait les décisions difficiles, pendant que lui préférer jouer les papas cool et le meilleur ami. Il fallait bien que quelqu’un soit la voix de la raison, et ça avait toujours été elle. Enfin, c’est ce qu’elle aimait se dire. C’est surement pour cela qu’elle a choisit d’être avec un homme totalement différent et plus dominateur que son ex : elle n’a plus l’impression d’être toujours le mauvais flic et celle qui dit « non ». Elle peut profiter de la vie et des câlins de sa petite dernière. Et la dynamique chez elle est bien plus calme que sa vie d’antan, avec deux adolescents compliqués qui avaient milles problèmes par jour. Heureusement qu’ils avaient grandit : elle pouvait enfin leur parler à peu près normalement et leur parler comme des adultes, même si c’était quasi inévitable qu’elle rajoute une petite leçon de morale par ci par là, c’était toujours par amour. Ce qu’elle redoute le plus, c’est de refaire les mêmes erreurs avec sa fille de 10 ans, qui est la seule lumière de sa vie actuelle, car elle est bien plus présente que ses autres enfants, devenus plus ou moins indépendants… ou du moins : adultes. Et elle sait pertinemment que Liloo et Chuck préfèrent aller voir leur père pour les conseils, les aides, et surtout pour éviter d’êtres jugés. Elle leur laisse donc l’espace dont ils ont besoin, même si elle aimerait évidemment être bien plus présente dans leur vie. Anna comprend que le passé est difficile à oublier, et qu’il leur faudrait une thérapie de famille pour tout régler. Alors elle reste patiente, jouant la mère distante tout en allant demander à son ex mari des nouvelles dans leur dos.  Et elle fait de son mieux pour que chaque moment passé avec eux se passe bien, pour qu’ils aient envie de revenir la voir malgré le tempérament particulier de son mari actuel !