Calliopée & Hélios McPherson

e n'étais pas hyper emballé par cette soirée de Saint Valentin. C'était plutôt tendu entre Cali et moi en ce moment. Ces derniers mois avaient été compliqués. Depuis que nous avions acheté ce local pour Cali nous ne sortions plus la tête de l'eau. Entre les travaux que nous faisions nous mêmes, les artisans à trouver et à gérer, les délais, les retards...Cali n'était toujours pas installée, nous gérions ça de front en même temps que notre travail et les enfants. J'avais hâte que cela se termine. Le soir j'étais tellement crevé que j'avais l'impression de ne pas avoir vu la fin d'un film depuis des semaines. Et les disputes étaient devenues bien trop récurrentes avec Cali. C'est pour ça qu'elle tenait à cette soirée. Pour que nous nous retrouvions un peu tous les deux en dehors des tracas du quotidien. Mais cette idée de restaurant dans le noir...Je n'étais pas emballé. Bref, un serveur nous avait installés à une table, en même temps que d'autres couples. Il nous avait apporté un apéritif et ensuite la lumière s'était éteinte. Nous devions vraiment tous avoir l'air d'idiot...

" Ça va être compliqué...il fait vraiment noir noir."

Oui je sais, remarque très pertinente merci!

ous étions dans un moment compliqué de notre vie avec Hélios. Et pourtant une chose était sûre: je l’aimais. Oui je n’avais aucun doute là dessus. Mais depuis que nous avions pris la décision d’acheter ce local, en relativement mauvais état mais pour une bouchée de pain quand même, il fallait bien bosser dessus. Et j’étais bien meilleure pâtissière que maçonne. Je faisais ce que je pouvais, et nous essayons aussi de trouver les artisans pour tout mettre en forme. Nous aurions du avoir les clefs en décembre, mais finalement ça n’avait pas été possible avec tous les papiers et les choses à signer … on n’avait eu les clefs que début 2020. Autant dire que l’on était dans les travaux. Et j’avais ressenti l’envie, non même le besoin de prendre un peu de temps avec mon époux. Il faut dire que l’on allait encore voir notre thérapiste de couple. Et elle avait trouvé que l’idée du repas dans le noir pouvait être une bonne idée. J’espérais que peut être cela nous rapprocherait et c’était la Saint-Valentin. Qui sait …
Même si nous étions dans le noir j’avais fait un effort de présentation. Mais nous étions installés dans le noir alors … " Ça va être compliqué...il fait vraiment noir noir." je souris doucement, même s’il ne me voyait pas. Je pris une gorgée de mon cocktail et répondis simplement « C’est le principe je pense. » dis-je. Il fallait choisir un menu, à l’aveugle aussi. Bon ben … allez choisissons le menu 8 !

était peut être le principe mais je me demandais vraiment qui avait eu l'idée d'inventer un truc pareil. Même les menus était à l'aveugle puisqu'on ne pouvait choisir qu'n numéro, Cali et moi avions choisi le menu numéro 8. Quelques instants après le serveur, muni de lunettes infra rouges mode James Bond, nous apporta nos premières assiettes.

"Bon ben quand il faut y aller..." Je commençais à y aller à tâtons et mes doigts trempèrent directement dans un truc plutôt liquide et froid. Je portais à ma bouche on aurait dit un genre de yaourt avec des herbes. Et à côté il y avait plein de petits trucs durs qui s'avéraient être des légumes crus. Rien de bien original mais c'était assez bon, et frais. "Alors? Qu'est ce que t'en penses?" Je continuais à croquer mes légumes quand une idée me traversa l'esprit. "T'as eu des nouvelles au fait du plombier?" Oui même au restaurant j'avais du mal à m'enlever le chantier de la tête. En fait tout avait pris tellement de temps que je ne pensais qu'à une chose: en finir au plus vite, que Cali puisse s'installer et que nos emplois du temps reprennent une physionomie ordinaire.

’étais une personne gourmande. Toujours. Mais l’idée de dîner dans le noir c’était étrange mais aussi pour la même raison, très intéressante. Le cocktail était délicieux déjà. C’était un très bon point.

Il choisissait le même menu que moi. Et très rapidement nous nous voyions servir notre première assiette. L’entrée. "Bon ben quand il faut y aller..." un grand sourire même s’il ne pouvait me voir par habitude je hochais de la tête. « Oui allons y !  » je tâtonne d’abord à la fourchette mais c’était un peu difficile alors je la reposais et y allais avec les doigts. Des légumes. A priori. Crus. J’en pris un et le portais à la bouche. Croquant. "Alors? Qu'est ce que t'en penses?" je haussais les épaules et répondis simplement « un peu sec. A moins qu’il y ait une sauce quelque part » dis-je joignant le geste à la parole.

"T'as eu des nouvelles au fait du plombier?" je soupirais. J’avais espéré que cette soirée ne serait qu’à nous deux. J’avais pris le parti de ne pas prendre mon téléphone pour profiter de lui et de sa présence. « Malheureusement non … il va m’entendre d’ailleurs dès demain » dis-je en soupirant encore. « Dis … on pourrait profiter de cette soirée tranquillement juste toi et moi. » dis-je doucement. Je l’aimais infiniment. Plus que tout. Mais j’avais peur que notre relation se dégrade encore …

ette soirée aurait été des plus étranges si je l'avais partagé avec n'importe qui d'autres. Au moins avec Cali je n'avais pas à craindre qu'elle me trouve ridicule. " Oui y a un genre de sauce au yaourt dans un petit pot." Le serveur nous apportait la suite et Cali me fit remarquer en soupirant qu'elle n'avait pas eu de nouvelles du plombier. Ce qui eu le don de me faire souffler. Ce n'était pas elle qu'il allait entendre mais moi qu'il allait voir débarquer chez lui s'il ne se décidait pas à se bouger un peu!« Dis … on pourrait profiter de cette soirée tranquillement juste toi et moi. » J'entendais au son de sa voix qu'elle était fatiguée, fatiguée de moi probablement mais elle avait raison. j'étais constamment sur les nerfs en ce moment. " T'as raison excuse moi, ça me gonfle toutes ces histoires et je sais que je suis de mauvaise humeur du coup. On ne parle plus du chantier pour ce soir. Ni des enfants!"  Pour la deuxième fois je partis à la découverte de mon assiette. Cette fois ci c'était chaud et à la forme et la texture je devinais rapidement que ça devait être des nems. Plutôt bon d'ailleurs.  "C'est quand même complètement bizarre de manger dans le noir non? J'ai l'impression que j'en ai plein la barbe et j'ai toujours pas trouvé ma serviette!" Ça allait être chouette quand ils allaient rallumer la lumière!

ne expérience des plus étranges et spéciales et en même temps je ne me voyais pas la partager avec quelqu’un d’autre. Peut être avec Lonàn éventuellement, mais là, c’est un cadre de Saint Valentin. Je sais bien qu’Hélios a fini par comprendre qu’il n’a rien à craindre du grand et beau pompier qui est dans ma vie depuis si longtemps que j’ai perdu le compte. Et puis … avec leur vilain coup foireux de cet été là, il n’aurait même pas à râler si j’avais passé la soirée avec Lo’. Mais non. Mon époux était mon époux. Je l’aime. Plus que tout au monde. Même si à côté je discute avec quelqu’un … ça n’est jamais … je veux dire. Je me sens terriblement coupable. N’y pensons pas ce soit, non, ne pensons pas à ça. Les légumes auraient été bien avec une sauce. " Oui y a un genre de sauce au yaourt dans un petit pot." et voila qu’il me prouvait que l’on était complémentaires lui et moi.

Et puis … malheureusement il amenait sur la table un sujet que je n’avais pas vraiment envie d’aborder. Depuis si longtemps que l’on avait de projet maintenant, c’était pas évident, et disons le c’était aussi une nouvelle source de bordel dans notre vie … " T'as raison excuse moi, ça me gonfle toutes ces histoires et je sais que je suis de mauvaise humeur du coup. On ne parle plus du chantier pour ce soir. Ni des enfants!" Je souriais doucement. Il me connaissait bien. Normal en même temps depuis autant d’années de mariage. « Oui juste toi et moi mon amour ! » je ne pouvais pas l’embrasser c’est normal dans le noir mais je passais ma main comme je pouvais en direction de la sienne, en essayant de ne rien renverser. Doucement et avec tendresse je posais mes doigts sur le dessus de sa main pour lui témoigner mon amour.

Et la suite arrivait rapidement, j’essayais de tâtonner encore, une espèce de beignet quelque chose comme ça. Ah nooon cette forme je connais! Des nems ! "C'est quand même complètement bizarre de manger dans le noir non? J'ai l'impression que j'en ai plein la barbe et j'ai toujours pas trouvé ma serviette!" je ne pouvais qu’approuver ses paroles. « Oh attend, je crois que j’en ai senti une sous la main tout à l’heure. » je refaisais le trajet comme pour aller lui prendre la main et finalement réussis à trouver une serviette que je saisis puis essayais de lui donner. « Heu … tiens je sais pas si tu es loin où pas » sa main était plus à l’endroit de tout à l’heure du moins … je ne l’y trouvais pas. Roh c’est galère. « Heureusement qu’on est dans le noir chéri, on voit pas si t’en as plein la barbe » dis-je avant de rire aux éclats. « Ils sont plutôt bons ces nems ! » dis-je.

ali avait raison, il valait mieux essayer de passer une bonne soirée et ne plus parler du chantier. J'étais heureux d'être avec elle mais en ce moment je n'étais pas de bonne compagnie. Tout me mettait sur les nerfs. Parfois j'avais envie de tout envoyer bouler ou de foutre un coup de poing dans je ne sais quoi pour passer mes nerfs. Je trouvais un peu de légèreté dans les textos que m'envoyaient Lady MaBeth, mais finalement c'était avec ma femme que j'aurais aimé retrouvé cette légèreté. Nos premières années me manquaient parfois. Même si nous avions eu Gaïa rapidement nous étions encore jeunes et plein d'insouciance. Nous n'hésitions pas à la faire garder, à partir en amoureux, à prendre des jours de congé juste pour nous deux ou alors pour partir trois jours sur un coup de tête avec la petite. Les choses avaient changés. Mais il ne tenait qu'à nous de remédier à ça.

Cali avait apparemment trouvé une serviette et je la sentais chercher à tâtons sur la table, probablement à l'endroit où nous nous tenions la main quelques instants auparavant. Sauf que ma main était retourné dans mon assiette et que effectivement j'avais donc bien besoin d'une assiette aussi pour mes mains.

" Bon je suis désolé de te dire que je viens de m'essuyer les doigts sur la nappe...où tu es...ah la! Parfait merci!" Enfin je pouvais m'essuyer un peu. "Ils sont très bons oui...Par contre je sais pas toi princesse mais s'ils ne nous amène pas plus à manger il va falloir que j'aille m'acheter un burger en sortant d'ici!" J'avais l'impression de n'avoir manger que des amuses bouches et ça m'avait drôlement ouvert l'appétit!

Je me penchais vers Cali, ce n'était pas difficile c'était bien la seule chose que je savais. " Tu crois qu'il y a un serveur qui écoute tout ce qu'on dit à côté de nous?" Il devait bien se marrer en tout cas les serveurs, à nous voir tâtonner comme des idiots!! " Ils ne nous ont pas servis à boire par contre, tu voudrais un peu de vin?"  

’était vraiment une situation des plus étranges. Je ne savais pas trop quoi en penser. C’est assez rigolo cela dit. Mais je ne suis pas certaine que je serai prête à recommencer. Nous essayons de manger les plats, c’était pas toujours le plus simple mais amusant quand même. Et puis en fait on avait un peu du mal. J’imaginais la belle barbe de mon époux toute souillée de Sauce ou restes de nems et je ne pus m’empêcher de pouffer de rire. « Quand papa avait sa barbe il appellait ça son “garde manger” ben voila tu as découvert la botte secrète de papa !  » dis-je amusée mais mon rire se transforma en toux quand je manquais d’étrangler avec un morceau de nem. Ouhla. Essayons de rester en vie! " Bon je suis désolé de te dire que je viens de m'essuyer les doigts sur la nappe...où tu es...ah la! Parfait merci!" je ne pus m’empêcher d’éclater de rire. Nous tâtions à l’aveugle et c’était en définitive très amusant quand même. Il réussissais à trouver la serviette BINGO « Quelle aventure » dis-je en riant encore une fois avant de terminer mon assiette. Du moins … je le supposais, je pouvais pas en être totalement sûre. Mais en tout cas c’était vraiment bon !

"Ils sont très bons oui...Par contre je sais pas toi princesse mais s'ils ne nous amène pas plus à manger il va falloir que j'aille m'acheter un burger en sortant d'ici!" une nouvelle fois je manquais de m’étouffer de rire. « Je pense que je te suivrai. Parce que bon … oui je trouve ça super bon, mais ca ne nourrit pas vraiment. » on ne dirait pas comme ça, mais j’étais comme Hélios, un vrai estomac sur pattes. " Tu crois qu'il y a un serveur qui écoute tout ce qu'on dit à côté de nous?" j’essayais de me pencher vers là ou je pensais que ça voix venais, mais je pouvais aussi bien m’adresser au vide « Écoute je me suis suis posé la question aussi. Tu vas voir que l’on est tous filmés en caméra infra-rouge et qu’on fait l’objet d’une étude sociale du type »  je pris une voix faussement distinguée « “observation de l’espèce humaine en période d’alimentation dans des conditions inédites” » et je riais de nouveau. En fait c’était pas trop mal. Très étrange, pour sûr, mais ça avait le mérite de délier nos langues et nous faire communiquer entre nous de choses futiles. Chose que, parents de quatre enfants, nous avions plus l’habitude de faire. " Ils ne nous ont pas servis à boire par contre, tu voudrais un peu de vin?" Oh excellente idée. En plus à force de rire -et de manquer de m’étouffer avec la nourriture- j’avais la gorge sèche. « Ah oui je veux bien ! Si tu arrive à trouver la bouteille » dis-je en riant « et ensuite les verres » Le sentis le serveur revenir pour nous retirer les assiettes. Et puis apparemment nous en donner de nouvelles. Le plat j’imagine. Un petit peu plus copieux je l’espérais! « Excusez nous? Est ce que vous pourriez nous servir le vin? » demandais-je au serveur. Mais pas de réponse. Peut être était il déjà parti. « Bon ben … on va se débrouiller. » dis-je alors que je trouvais ma fourchette avec difficulté encore et tâtonnais avec dans l’assiette. Du pain. « Je crois que c’est une espèce de tartine. » dis-je et je lâchais ma fourchette pour le prendre. Chaud. « Ouch, c’est chaud ! Fais attention !  » délicatement je pris le pain et essayais de l’apporter à ma bouche sans rien faire tomber. ouh ça sent fort ! Je croquais dedans. Et immédiatement, la saveur du bleu m’innonda le palais « Oh ohhhhh  » dis-je la bouche pleine. J’avalais le plus vite possible. C’était pas mauvais hein. J’aimais le pain à l’ail, j’aimais le fromage. Mais les deux ensemble … « Mon chéri prépare toi à te boucher le nez si jamais je t’embrasse. » dis-je en souriant. Mais nous avions la même chose donc … c’était valable pour moi aussi. Heureusement qu’on était en couple depuis perpette !

inalement on pouvait considérer cette soirée comme un vaste jeu, une farce, un moment drôle en tout cas. C'était mieux que bougonner dans mon coin. Quand Cali me rappelait que son père avait porté la barbe je ne pus m'empêcher de rire. " C'est vrai qu'il avait la barbe quand on s'est rencontré j'avais oublié! Bon par contre moi j'ai toujours pensé que c'était un atout de plus pour te plaire plutôt qu'une réserve pour un petit creux dans la nuit!!" Enfin qui aurait eu besoin d'un petit garde manger quand il avait épousé un cordon bleu! Enfin un cordon bleu...une pâtissière hors norme. Quand j'avais faim je n'avais qu'à ouvrir le frigo ou une boite tupperware pour y trouver un gâteau, des muffins ou des choses de ce genre. Tant que je ne mangeais pas le petit déjeuner des enfants je pouvais dévorer!

Je réussis tant bien que mal à trouver ma serviette et j'essayais de me rendre présentable quand Cali me répondit qu'elle aussi risquait d'avoir faim. Il faut dire que ma femme, malgré ses 50 kilos toute mouillée avait hérité du puissant coup de fourchette des McMurphy. Non pas que cela me déplaise bien au contraire. Qu'est-ce qui est plus déplaisant qu'une femme qui pinaille pour manger deux feuilles de salade? Je préférais la voir engouffrer un bon hamburger et avaler son paquet de chips préféré pendant que nous regardions un film plutôt que l'entendre parler de régime et de poids à longueur de temps. Mais quoi qu'il en soit cette histoire de serveur...j'avais un doute quand même. Je chuchotais en me penchant vers. " Et qu'est ce que tu crois qu'il va nous arriver si nous réussissons le test? Je voudrais pas qu'ils nous kidnappent et nous emmène loin de Galway pour continuer leurs expériences sur nous!!" On allait finir paranoïaque avec nos délires! Même si ça avait au moins le mérite de nous faire rire!

Cali me fit remarquer qu'elle prendrait bien à boire au moment où un serveur vint nous débarrasser et apporter la suite du repas. Un bon steak par pitié!! Mais alors qu'elle lui demandait de nous servir il sembla tout à coup avoir disparu! " Se débrouiller ils sont bien gentils...Bon j'ai la bouteille déjà, je vais essayer de remplir un verre." Tant bien que mal j'essayais d'accomplir ma tâche. "Je pense que c'est bon, je n'en ai pas plein les mains en tout cas donc j'imagine que c'est bon signe!" Je rapprochais doucement le verre de l'assiette de Cali avant de remplir aussi le mien. Cali commençait donc à manger, pendant ce moment qui me semblait interminable et où je tentais de nous servir, et m'informa que nous avions droit à une...tartine! "Une tartine? Sérieusement! Ils ont l'intention de nous servir douze assiettes d'amuse bouches ou quoi?" Puisque ce n'était qu'une tartine je décidais donc d'y aller à pleines mains et effectivement c'était chaud! Je fronçais les sourcils à la remarque de Cali et j'allais lui répondre quand je croquais une bonne bouchée. Et je compris instantanément. C'était fort! Pain à l'ail et alors moi qui suis pas fan de fromage j'étais servi. Ce n'était pas une petite mozza soft et douce mais plutôt un vieux bout de bleu qui avait du traîner trois mois dans un frigo! " Mais enfin il sort d'où le cuistot? C'est pas possible ils ont du récupérer celui du resto où j'ai mangé avec Liloo! Tu te rappelles? Ça avait été d'un compliqué!" Oui ça avait été aussi une soirée compliquée à bien des points de vue! Même si au moins j'avais découverte une jeune fille en tout point adorable. Je décidais de laisser cette tartine dans un coin de l'assiette, c'était trop pour moi. " Rassure toi, il me faudrait bien plus qu'un morceau de pain à l'ail pour m'enlever l'envie de t'embrasser! Même sans nez bouché!" Notre vie conjugale était certes plus calme dirons nous, mais j'aimais toujours ma femme et malgré nos 20 ans passé ensemble j'avais toujours autant de désir pour elle. Je me demandais d'ailleurs parfois comment c'était possible...L'amour probablement..." Peut être que le cuistot sait qu'on a 4 enfants et ni le temps ni l'énergie pour un cinquième! Il essaye de nous protéger!!" Je ris comme un idiot à ma remarque, j'imaginais tout à fait un cuisinier en train d'essayer de comploter dans sa cuisine pour séparer certains couples et en rapprocher d'autres!

ranchement, on ne peut pas dire que la soirée soit une réussite, mais au moins … ça avait un point positif. Hélios et moi avions retrouvé une sorte de complicité et nous riions à gorge déployée. Entre les problèmes avec les serviette, l’absence de vin, la légèreté des plats. Pour sur le coup le McPherson sortira d’ici et ira se prendre un bon burger bien gras pour ne pas risquer la crise d’hypoglycémie. Je souriais en lui donnant ainsi la botte secrète de mon père, ou plutôt … La réserve privée de bouffe de mon père. Cela me faisait toujours rire. " C'est vrai qu'il avait la barbe quand on s'est rencontré j'avais oublié! Bon par contre moi j'ai toujours pensé que c'était un atout de plus pour te plaire plutôt qu'une réserve pour un petit creux dans la nuit!!" je souriais mais bon dans le noir il ne pouvait pas trop le voir. « Oh crois moi, ta barbe est définitivement un très gros atout charme chez toi mon chéri » dis-je. J’allais tenter de l’embrasser mais … non vraiment pas pratique. « Bon heu … dis toi que je viens de t’embrasser, parce que … dans des conditions pareilles … si j’essaye je suis sûre ou presque de me vautrer sur la table ! »

Et puis nous nous interrogions sur la réelle portée de ce repas, et on commençait même a élaborer des théories du complot, des tests en tout genre … bref encore une fois, nous nous amusions comme des petits fou dans une situation totalement étrange. " Et qu'est ce que tu crois qu'il va nous arriver si nous réussissons le test? Je voudrais pas qu'ils nous kidnappent et nous emmène loin de Galway pour continuer leurs expériences sur nous!!" je laissais échapper un sifflement pour montrer que …. en effet c’était une possibilité à envisager -enfin surtout dans notre discours paranoïaque délirant. « C’est bien la première fois que j’ai pas envie de réussir un test » dis-je en riant. C’était mon côté bonne élève qui ressortait là. « Je sais pas si on est kidnappés et que la suite de l’expérience c’est dans un super spa rien que tous les deux en amoureux ! » dis-je amusée. Oh non … en admettant que c’était réaliste, on ne serait très certainement pas retenus dans un sauna ou un hammam.

Boire aurait pu être une option envisageable … si on avait eu un petit coup de pouce, mais apparemment … ils ne faisaient qu’apporter les assiettes et reprendre les autres. Et très certainement se marrer de nous voir galérer … Franchement c’est quoi ce concept !? « Je crois qu’on est à nouveau en tête à tête » dis-je constatant qu’aucune réponse ne nous fut apportée … " Se débrouiller ils sont bien gentils...Bon j'ai la bouteille déjà, je vais essayer de remplir un verre." je soupirais et hochais de la tête. Ce qu’une fois de plus il ne pouvait pas voir, je ne m’y ferai jamais. « C’est déjà ça oui. Espérons. Sino met un doigt dans le verre en le prenant pour ne pas le faire déborder » dis-je "Je pense que c'est bon, je n'en ai pas plein les mains en tout cas donc j'imagine que c'est bon signe!" j’entendis qu’il rapprochait le verre de moi comme il pouvait et à tâtons je réussissais enfin à le prendre. « Bingo je l’ai ! » laissais-je échapper presque comme un hurlement. « Je pense qu’on va pas pouvoir trinquer, mais le coeur y est mon chéri » dis-je en levant le verre dans le vide et en prendre une gorgée. Hmmm pas mal. Ca faisait du bien. Le reposant sur la table comme je pouvais j’entrepris de manger le nouveau plat. Pourvu que ça soit un bon truc bien gros. Mais non … nouvelle déception "Une tartine? Sérieusement! Ils ont l'intention de nous servir douze assiettes d'amuse bouches ou quoi?" il exprimait exactement ce que je pensais. « Je suis sûre oui que c’est leur expérience ! » dis-je. « Au bout de trois ça devient chiant quand même … » sans compter que j’avais faim et que mon ventre me trahissait. Heureusement, Hélios avait l’habitude des grondements de mon estomac. Je me lançais et … AIL … BLEU … mon dieu, heureusement que j’aimais ça mais … je prévenais Hélios. " Mais enfin il sort d'où le cuistot? C'est pas possible ils ont du récupérer celui du resto où j'ai mangé avec Liloo! Tu te rappelles? Ça avait été d'un compliqué!" je me mis à rire « Ah oui, peut être qu’il s’est fait virer et que pour se venger il a orchestré tout ça! » dis-je en riant aux éclats. " Rassure toi, il me faudrait bien plus qu'un morceau de pain à l'ail pour m'enlever l'envie de t'embrasser! Même sans nez bouché!" oh ben tiens, au moins pour ce coup je suis contente qu’il ne puisse pas me voir vu la couleur rouge que je devais avoir pris maintenant! " Peut être que le cuistot sait qu'on a 4 enfants et ni le temps ni l'énergie pour un cinquième! Il essaye de nous protéger!!" une nouvelle fois je me mis à rire « Non mais clairement. En fait c’est la pilule du lendemain leur recette! » . Je ne mangerai pas la totalité de la tartine, même si j’aime bien le fromage et l’ail … combinés comme ça ….

” Le dessert madame monsieur” Bon ben … en fait ils parlent ! « Heu … merci … je suppose ! » dis-je en tâtonnant de nouveau pour trouver l’assiette. « Bon tu peux être sûr qu’on se fait un grec ou un burger en sortant! » dis-je alors que du bout des doigts je réalisais que l’assiette était pleine de …. spaghetti ? « attend …. des pâtes en dessert ? » prenant une pâte entre deux doigts je la serrais et constatais que ce n’était pas du dessert mais bel et bien … des pâtes. « Hélios … c’est des spagehttis … » dis-je puis je baissais mon visage à la hauteur de l’assiette, du moins à la hauteur à laquelle j’estimais se trouvait l’assiette et essayais d’humer. Les desserts ça me connaissait. « Du salé en dessert … » dis-je surprise. « C’est quoi ce truc! » dis-je en voulant tout de même goûter et prenant une pâte dans la main et la portant à la bouche. Je n’aurai jamais du. Trop de sel. Les larmes me montèrent aux yeux. Perdue je cherchais de la main mon verre mais manque de bol … le renversais … « Putain …. » dis-je exaspérée. « Hélios … ramène moi à la maison s’il te plait! » dis-je sentant la colère monter en moi et espérant qu’elle ne déborde pas. C’était quoi ce restaurant. Heureusement que c’était un truc éphémère !

e me demandais comment Cali et moi on arrivait touours à se mettre dans des situations dans ce genre là. Parfois on avait l'impression d'être le couple aimant à catastrophe. Les pannes de voiture au milieu de nul part, les restaurants miteux, les enfants qui tombent malade pendant que nous sommes en vacances, l'inondation du garage, j'en passe et des meilleurs. Enfin on va au moins dire que cette saint valention on s'en rappelera! Et heureusement pour nous Cali avait su détendre l'atmosphère rapidement car je crois que si j'étais resté dans l'état dans lequel j'étais en arrivant j'aurais déjà fait voler les assiettes dans la tronche du serveur.

Finalement le voilà qui revenait et qui nous débarrassait de ses fameuses tartines et qui nous servait presque aussitôt ensuite le dessert. J'avais réussi tant bien que mal à boire un peu de vin, qui au moins lui étais plutôt bon. Le sommelier avait peut être décidé de faire de l'ombre au chef! En même temps vu le repas ce n'était pas très difficile. Je reposais tant bien que mal mon verre pendant que Cali était parti à la découverte de son assiette. Il lui semblait que c'était des pâtes...Des pâtes? Mais qu'est ce que c'était encore que ce délire! J'attrapais un espèce de truc qui effectivement au toucher avait l'air de ressembler à des pâtes. J'allais les porter à ma bouche quand j'entendis un bruit de vaisselle, Cali avait du renverser quelque chose. Je ne pris même pas la peine de goûter quand je l'entendis me demander de la ramener à la maison. Elle avait raison cette mascarade n'avait que trop duré. Je me levais un peu brusquement et ma chaise tomba en arrière.

" Serveur!! On s'en va! Tout de suite!" Le ton était sans appel. D'ailleurs il accouru aussitôt à côté de moi. J'entendis aussi que ma réaction ne laissa pas nos voisins indifférents car un brouhaha se fit entendre mêlé à des protestations. " Cali? Prend ma main..." Je n'eus pas le temps de la chercher dans le noir la lumière se ralluma m'aveuglant quelques secondes. Mes yeux s'habituèrent rapidement et e remarquais directement que la salle avait l’air tout aussi miteuse que ce qu'on nous avait servi. Quand à notre table c'était un vrai chantier. J'attrapais ma veste rapidement pendant que Cali prenait son sac sur sa chaise, je lui pris la main et je l’entraînais à ma suite vers la sortie du restaurant d'un pas énergique. Qu'ils ne comptent pas sur moi pour débourser ne serait qu'un centime pour leur repas merdique. Je passait d'ailleurs la porte d'entrée sans encombres, avec une légère protestation d'un serveur quelconque, mais je pense que ma carrure et mon expression le dissuada de chercher plus loin. Peut être que d'autres pigeons voudraient bien payer leur part...

Quelques secondes plus tard nous étions dans la voiture. " Alors princesse de mon coeur? Grec? Pizza? Fast food? Ou la maison?" Au choix!  

e propre de la famille McPherson était il de se foutre dans des situations improbables de cette manières ? Bon en tout cas au moins ça veut dire qu’on avait plein d’anecdotes à raconter, c’est pas plus mal dans un sens hein!? Mais là vraiment tout allait de mal en pis. Que dire de cette expérience ? Un désastre. Mais au moins on était tous les deux. Une saint valentin dont on se souviendra très longtemps je pense ! Et en même temps à quoi servait une énième saint valentin sans saveur. Depuis toutes ces années de mariages se surprendre était difficile. Hé bien là franchement. CHAPEAU ! Ils m’avaient surpris. Je ne sais pas qui a eu cette brillante idée, mais la combinaison de bouffer dans le noir. Et encore si on peut appeller ça bouffer vu les portions minuscules que l’on avait eu. Avec des plats …. douteux pour certains voir … carrément dangereux … Non franchement, pour l’instant ce repas remportait la palme des pires que l’on ait pu avoir Hélios et moi. Mais ça avait le mérite de nous faire nous retrouver d’une manière inattendue. C’était le branle bas de combat sur la table, les verres les assiettes. Je vous prie de croire qu’il n’y avait rien du tout de romantique dans cette soirée! Je demandais bien vite à mon époux de me ramener à la maison. Ce qu’il ne se pria pas pour faire ! J’entendis sa chaise -je supposais que c’était la sienne- tomber et je me levais aussi du coup, essayant de ne rien renverser. Mais en même temps, j’imagine même pas l’état de mes habits … " Serveur!! On s'en va! Tout de suite!" bien parlé « C’est pas possible ! Franchement comptez pas sur moi pour vous faire de la pub !  » d’un geste simple mais efficace je trouvais la main d’Hélios et m’y accrochais de toutes mes forces. La lumière se ralluma rapidement et …. c’était …. l’état de notre table. La tête des voisins de table ! Bon sang … et ma robe toute souillée. La barbe d’Hélios. Je me retenais de rire et pris mes affaires qui par chance n’avaient rien eu, elles! Toujours ma main dans la sienne je sortais en sa compagnie de cet endroit désastreux. Oh non, on ne m’y reprendra pas ! Je ne regardais même pas en arrière, qu’ils essayent de me demander de payer l’addition tiens!

" Alors princesse de mon coeur? Grec? Pizza? Fast food? Ou la maison?" La voiture semblait tout de suite un endroit bien plus calme et même approprié. « Où tu voudras mon amour mais je te préviens j’ai l’estomac dans les talons !  » dis-je tout en riant à gorge déployée.

ette soirée aurait pu être un désastre, aurait dû être un désastre mais finalement nous avions réussi à nous détendre et à passer malgré tout une bonne soirée.  Même si j'avoue qu'à la fin nous avions été tous les deux très énervés par la tournure du repas. Que ce soit copieux et pas très inventifs soit, mais un dessert salé entre autres non franchement c'était du grand n'importe quoi! Plus jamais! Heureusement que ce truc était éphémère parce que ça avait été un carnage. Et j'avais bien eu le temps d'apercevoir que nous n'étions pas les seuls mécontents.

En montant dans la voiture il me suffit d'un bref coup d'oeil dans le rétroviseur pour m'apercevoir que j'avais rapporter dans ma barbe pas mal de souvenirs de ce délicieux repas. A défaut d'avoir une serviette sous la main je m'essuyais comme je pouvais avant de me tourner vers Cali. Pour elle c'était sa robe qui avait souffert! "Vu notre état je crois qu'on va éviter de se montrer en public! Fast food, drive et on rentre manger à la maison, peinard, en pyjama et devant un bon film."Effectivement je crois que c'était le mieux pour tout le monde. Je passais par le mac do du coin et avec Cali on décidait de faire un bon stock de big mac, nuggets, frites, coca et burgers en tout genre. Les gosses seraient ravis demain midi de finir ce qu'on aurait pas pu engloutir ce soir! Et c'était parti pour terminer cette soirée de manière plus gourmande et chaleureuse!!

[FIN POUR HELIOS]