CHARLOTTE FAWKES — Until we go down

Je suis née le 16 septembre 1999 à Londres. Ça vous le saviez déjà. Ce que vous ignorez c'est que je ne suis pas le premier enfant de mes parents. Mais je suis la dernière par contre ! Je suis donc née dans une famille où j'avais déjà une grande sœur, Maddison. Mon père travaillait dans la police, ma mère était professeur en université et écrivait en plus des articles pour le journal local même si elle se concentrait sur les cours qu'elle dispensait. Maddison n'avait que quatre ans de plus que moi, c'était donc nos grands-parents qui nous gardaient à tour de rôle quand nos parents travaillaient. Le genre d'enfance tout ce qu'il y a de plus basique en fait. Puis ça aurait pu rester comme ça pendant encore longtemps, sans doute jusqu'à ce qu'on devienne adultes avec Maddie. Sauf que les choses ne se sont pas passés comme ça. J'avais sept ans et Maddison onze. J'étais en primaire, elle débutait le collège. Sauf que ce soir là, Maddie n'est pas rentrée. Evidemment, je me demandais où pouvais se trouver ma sœur, même si j'étais jeune. Toujours est-il qu'on l'a cherché pendant des jours et des jours. Sa disparition avait été signalé à la police mais l'enquête restait au point mort. Maddie restait introuvable. Fugue ou enlèvement ? Les enquêteurs n'avaient aucune piste fiable. Et mes parents ne savaient plus quoi faire pour la retrouver. Mais finalement, lorsque j'avais moi-même onze ans ils ont décidé de quitter Londres. Peut-être parce qu'ils avaient peur qu'il m'arrive la même chose qu'à ma sœur, je n'en sais strictement rien. Toujours est il qu'on a quitté Londres pour s'installer à Galway. Changer comme ça n'était pas des plus évidents. Mais il fallait sans doute que mes parents partent, je n'en sais rien. Je pense qu'ils avaient un peu perdu espoir de retrouver Maddie et la maison la leur rappelait trop. Sans doute même la ville en fait.

C'est donc en arrivant dans une nouvelle école que j'ai dû m'adapter et surtout, m'intégrer. Ce n’est pas forcément quelque chose de difficile pour moi mais il n'est jamais simple d'être la petite nouvelle. Rapidement, je me suis liée à Gaïa. Physiquement, nous sommes totalement opposé, ce qui crée un contraste duquel j'ai toujours eu tendance à m'amuser un peu face aux autres. De là, on ne s'est plus jamais lâché, passant même énormément de temps ensemble. Je dois dire que je me suis beaucoup raccrochée à elle, moi qui espérait encore qu'un beau jour Maddison rentrerait à la maison. Loin de remplacer ma sœur, Gaïa a pourtant pris une place des plus importantes dans ma vie. Mais les choses finissent bien souvent par se corser dans ma vie. Quinze ans, c'est l'âge des premières relations. Honnêtement, je n'aimais pas du tout son petit copain. Je sais pas, je le sentais pas on pourrait dire. Et j'avais du mal à admettre qu'elle pouvait passer plus de temps avec lui qu'avec moi. J'ai alors tentée de rendre mon amie jalouse en sortant moi aussi avec un garçon. Je ne pense pas qu'on puisse vraiment parler de sentiments. Ce n'était pas comparable. Ça ne durait jamais bien longtemps dans mon cas, à peine quelques mois et je me lassais. Mais le plus gros coup dur a été quand Gaïa me parlait de sa possible première fois avec Liam. Je fis tout mon possible pour la mettre en garde, lui dire qu'il partira après ça parce que c'était tout ce qu'il attendait. Elle ne m'a pas écouté et quelques mois plus tard, leur relation était terminée.

J'ai fais tout ce que je pouvais pour la soutenir, évitant même de lui sortir le classique « Je te l'avais bien dis. » Je n'aimais pas la voir comme ça. Alors, pour me sortir tout ça de la tête, je me suis retrouvée à sortir, de préférence avec des gens plus vieux que moi. Souvent, ça finissait alcoolisé. C’est comme ça que j'ai eu ma première expérience. Franchement, je vous déconseille l'alcool pour la première fois. On a beau pouvoir se dire que ça aide à se détendre, ça n'aide pas çà en avoir un bon souvenir en tout cas. Après ça, je me sentais vraiment mal. Pire encore, je voulais en parler à ma meilleure amie mais je ne voyais pas comment le faire, d'autant plus que j'avais clairement des sentiments pour elle. J'ai finalement osé lui avouer mes sentiments. C'est comme ça que notre amitié s'est transformé en relation plus profonde et je ne regrette pas ça. Une fois mon diplôme de fin de secondaire en poche, j'ai décidé de poursuivre des études en journalisme. J'y voyais là un moment de pouvoir fouiner au sujet des disparitions. Déjà celle ce ma sœur et j'avais entendu parler d'une disparition survenu à Galway peu de temps avant qu'on s'y installe avec ma famille.

Ayant batailler avec mes parents et obtenu gain de cause, j'ai pu me prendre un appartement seule. La première année, j'ai travaillé comme serveuse dans un pub. Je n'y trouvais pas mon compte mais ça me permettait de mettre un peu d'argent de côté. Etant la dernière enfant de ma famille, j'avais mes parents pour m'aider avec le logement (et il faut dire que financièrement, ils s'en tirent plutôt bien). J'ai donc pu mettre suffisamment de côté pour me payer un appareil photo. Et avec l'argent reçu à Noël et aux anniversaires, j'en avais profité pour le faire mon petit studio photo directement chez moi. Il a fallut un peu de temps mais maintenant, je couvre les mariages, les fêtes... ce qu'on me propose. Il m'arrive aussi de jouer les paparazzi mais c'est plutôt secret ça. En tout cas, une fois que je me suis faite un peu connaître j'ai pu quitter mon job de serveuse ce qui n'était pas pour me déplaire. Mais les choses ont encore fini par tourner dans le mauvais sens. Ce soir là, j'étais de sortie, sans Gaïa. Ça a fini en jeux à boire et évidemment, j'ai finis dans un état qu'on pourrait juger lamentable. Mais si ce n'était que ça... En me réveillant le lendemain, je n'étais pas dans mon appartement mais dans celui d'un type qui était à la soirée. La situation ne laissait pas de place au doute concernant ce qu'on avait fait... Je ne pouvais pas le dire à Gaïa et j'avais honte... Mais il fallait que je garde ça pour moi. Ça ne peut pas être pire n'est-ce pas ?

Moi qui pensait que ça ne pouvait pas être pire... Au début je n'y ai pas vraiment fait attention. Tout me semblait aller bien donc je n'ai pas cherché plus loin. Jusqu'à un matin où une odeur m'a dérangé, suffisamment pour que j'en ai la nausée. Bon, ça ne pouvait pas être possible, je devais juste être malade. Mais pour me rassurer, j'ai décidé de faire un test de grossesse. Quelques minutes, c'est horriblement long dans ce genre de cas, croyez moi ! Et il s'est avéré être positif... A partir de là, c'est comme si j'avais conscience d'être enceinte. Mon ventre a alors commencé à s'arrondir très légèrement. J'ai complété le test avec une prise de sang, pour dater. Enfin je savais depuis quand... Mais je voulais savoir si j'étais encore dans les délais... Et on ne fait pas plus malchanceuse pour le coup. Je ne pouvais plus avorter. Alors, je porte des vêtements de plus en plus large pour cacher mon ventre qui s'arrondi... Mais il va bien falloir que j'en parle à Gaïa à force... Même mes parents ne sont pas au courant ! Et franchement, je ne sais pas comment ils le prendraient...